L'appel de Jésus
Vocation précoce
Au cours des vacances d'été 1888, Elisabeth se trouve à Saint-Hilaire (Aude) en famille. Le curé du lieu, le chanoine Angles, qu'elle connaît bien reçoit un jour sa confidence et restera toujours un guide spirituel attentif et compréhensif.
"C'était un soir. Les fillettes fatiguées de jouer avaient entamé une conversation enfantine. Elisabeth, elle, par une manœuvre rusée et savante, avait trouvé le moyen de se rapprocher de moi : elle était même parvenue à grimper sur mes genoux. Vite, elle se pencha à mon oreille et me dit : Monsieur Angles, je serai religieuse ; je veux être religieuse !"
Madame Catez est une mère douce et sévère à la fois. A ces mots qu'elle a surpris, elle sursaute avec vivacité.
"Je me souviendrai longtemps de ce timbre angélique... Et aussi de l'exclamation quelque peu irritée de sa mère :- Qu'est-ce qu'elle dit, la petite folle ?"
La maman est intuitive, elle connaît bien la volonté ferme de son Elisabeth et elle comprend qu'il ne s'agit pas là de paroles en l'air.
" Madame Catez sait bien sous quel cloître elle vint me retrouver le lendemain. Anxieuse, elle me demandait si je croyais sérieusement à une vocation ; et moi, je répondis une parole qui, comme un glaive, transperça son âme :- J'y crois ! "
Lettre du chanoine Angles à Mère Germaine du 27 janvier 1907
Etonnante maturité spirituelle
Elisabeth a 8 ans et elle veut déjà se consacrer à Jésus. Pour cela elle continue à faire des efforts pour lutter contre sa trop grande sensibilité mais elle comprend qu'elle peut compter sur l'aide de Jésus et sur la prière pour achever en elle ce travail. Elle écrit à sa maman pour le nouvel an 1890 :
"Ma chère petite mère,C'est avec plaisir que je vois arriver le nouvel an pour venir renouveler mes voeux de bonne année. Je te souhaite tout ce que tu peux désirer, et maintenant que je suis plus grande je vais devenir une petite fille douce, patiente, obéissante, appliquée et ne se mettant jamais en colère. D'abord, puisque je suis l'aînée, il faut que je montre l'exemple à ma petite soeur ; je ne la contrarierai plus, enfin je serai un petit modèle et tu pourras dire que tu es la plus heureuse des mères, et comme j'espère que j'aurai bientôt le bonheur de faire ma première Communion, je serai encore plus sage car je prierai Dieu de me rendre encore meilleure.
Je te quitte, ma chère petite mère, en t'embrassant de tout coeur."