Le Bien-Aimé de l'Eucharistie
Le jour de sa première communion a marqué Elisabeth comme une rencontre intense avec Jésus vivant, présent en son cœur, dialogue d’amour, don réciproque, où le Bien-aimé prend possession de son cœur et où elle-même n’aspire qu’à lui donner sa vie… Une nouvelle vie commence, une vie habitée… La communion devient pour l'adolescente puis la jeune fille un moment privilégié pour l’accueillir chaque fois plus profondément, s’entretenir avec lui, s’offrir avec toujours plus de générosité.
Communier , adorer…
A 18 ans elle écrit dans son Journal :
« Oh ! quelles trois délicieuses journées je viens de passer ! Le soir je faisais une bonne demi-heure d'adoration au Saint Sacrement avant l'office de 8 heures ; qui pourrait dire la douceur de ces coeur à coeur pendant lesquels on ne se croit plus sur terre… . »
Journal 8
A 19 ans, le 25 janvier 1900 :
« J'aurai maintenant le bonheur de communier régulièrement quatre fois par semaine. Quelle joie, mon Bien-Aimé, de m'unir à vous aussi souvent. Aidez-moi à devenir tout à fait parfaite. Mon Dieu, je suis prête à tout avec vous, sans lequel je ne puis rien ! »
Journal 145
Le lendemain, elle mobilise toutes ses énergies en vue d’un magnifique projet :
« O mon Jésus, je veux devenir tellement bonne que l'on puisse me permettre la Communion quotidienne. Alors, ô mon Dieu, je serai au comble de mes vœux : vous recevoir chaque jour, puis d'une Communion à l'autre vivre dans votre union, votre intimité, ah, c'est le paradis sur terre ! »
Journal 150
Devenir Eucharistie
L’année suivante, le 2 août 1901, Elisabeth entre au Carmel. Elle l’a tant désiré, c’est presque le paradis : « Le Carmel, ce n'est pas encore le Ciel, mais ce n'est déjà plus la terre », écrit-elle à ses tantes dès la fin du mois… Et elle se réjouit de voir sa maman se rapprocher de l’Eucharistie : « Je suis tellement contente que tu communies plus souvent. C'est là, ma petite maman, que tu trouveras la force. »
Au Carmel son amour de l’Eucharistie s’approfondit et s’élargit : « La vie d'une carmélite c'est une communion à Dieu du matin au soir, et du soir au matin », une vie illuminée par le mystère eucharistique. Ainsi commence sa première lettre à l’abbé Chevignard :
« Il me semble que rien ne dit plus l’amour qui est au cœur du Christ que l’Eucharistie … c’est Lui en nous, nous en Lui, n’est-ce pas le ciel sur la terre ? Le ciel dans la foi… »
Lettre 165
Chaque dimanche, qu’elle ressente ferveur ou au contraire impuissance, Elisabeth passe presque toute la journée en adoration auprès du Saint Sacrement exposé à l’oratoire…
De plus en plus sa vie devient une offrande unie à celle de Jésus :
« Une carmélite, c’est une âme qui a regardé le crucifié, qui l’a vu s’offrant comme Victime à son Père… elle a voulu se donner comme Lui »
Lettre 133
Ainsi s’unit-elle au Saint Sacrifice : « Mettez-moi dans le calice » écrit-elle plusieurs fois au chanoine Angles.
Et lorsque la maladie devient accablante, elle le prie de « la consacrer, à la Sainte Messe, comme une hostie de louange à la gloire de Dieu ». Enfin, deux mois avant sa mort elle écrit à sa maman :
« C'est le bon Dieu qui se plaît à immoler sa petite hostie, mais cette messe qu'Il dit avec moi, dont son Amour est le prêtre, peut durer longtemps encore. »
Lettre 309
Sa vie et sa mort sont devenues Eucharistie.