L'abbé André Chevignard
Un séminariste dans la tourmente
André Jules Chevignard naît à Paris le 2 janvier 1879. Il entre au grand séminaire de Dijon le 1er octobre 1900. En 1904, les séminaristes refusent de recevoir les Ordres sacrés des mains de l’évêque, Mgr Le Nordez, accusé (à tort) d’être franc-maçon. Face à la révolte, celui-ci renvoie cinq d’entre eux, mais tous se déclarent solidaires et quittent l’établissement. Quelques jours plus tard, face à la menace d’être aussitôt incorporés comme simples soldats, ils reviennent à la raison et reprennent les cours, mais l’évêque démissionne le 4 septembre et le siège restera vaquant jusqu’en 1906.
André est ordonné prêtre à la cathédrale de Dijon le 29 juin 1905, par Mgr Maillet, évêque de Saint-Claude (Jura) et célèbre sa première messe au carmel le vendredi 30 juin, fête du Sacré Cœur.
L’apôtre et la carmélite
Il est en lien avec la famille Catez par le biais de son frère, Georges Chevignard, qui épouse Guite, la sœur d’Elisabeth, le 15 octobre 1902. Il rencontre Elisabeth au parloir deux ou trois fois par an et lui écrit de même à partir de 1903 jusqu’à sa mort, mais il ne l’a jamais vue car les rideaux demeuraient fermés. Il témoigne lors du procès ordinaire qu’il n’en ressentait pas le besoin car Elisabeth disparaissait pour « le conduire à Dieu et son insondable mystère. Je quittais le parloir dans le calme et la paix ».
Il n’est alors pas étonnant que durant son ministère, il ait eu bien des fois recours à l’intercession d’Elisabeth pour lui confier par exemple une jeune fille en plein désarroi, qui renonce à son mauvais projet, ou des enfants malades que l’on croit perdus mais qui guérissent contre toute attente. Sa dévotion est communicative puisque ses paroissiens lui demandent des reliques ou font une neuvaine à Elisabeth. Il avait appris auprès d’elle que « dans la mesure où nous aurons abondamment la vie divine nous pourrons la communiquer dans le grand corps de l'Eglise ».
Il meurt le 10 mars 1949 à Nuits-Saint-Georges.