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Brève chronologie

 

1880 18 juillet : Naissance dans un camp militaire près de Bourges

1882 novembre : Installation de la famille à Dijon

1883 20 février : Naissance de sa sœur Guite

1887 2 octobre : Mort de son père

1891 19 avril : Première communion à l’église Saint Michel de Dijon

1894 été : Appel au Carmel
Opposition de sa mère

1899 février : Mission prêchée à Dijon
Consentement de sa mère pour son entrée au Carmel… à 21 ans

1901 2 août : Entrée au Carmel de Dijon
8 décembre : Prise d’habit

1903 11 janvier : Profession religieuse

1904 21 novembre : Composition de la prière « O mon Dieu, Trinité que j’adore »

1905 février : Premiers symptômes de la maladie

1906 9 novembre : Elle meurt à 26 ans

1984 25 novembre : Béatification par le Pape Jean-Paul II

2016 16 octobre : Canonisation par le Pape François

Horaire du Carmel au temps d'Elisabeth

Horaire d’été : (de Pâques à la veille de l’Exaltation de la Sainte Croix, le 14 septembre)

4 h 45 : Lever

5 h 00 : Une heure d'oraison silencieuse

6 h 00 : Petites Heures

7 h 00 : Messe et action de grâces

8 h 00 : Travail
En début de matinée, de préférence, les sœurs faisaient la « lecture du quart d'heure » : 15 minutes de lecture dans le Manuel, un passage des évangiles, des épîtres, des psaumes, et de l’Imitation de Jésus-Christ.

10 h 00 : Examen de conscience au chœur

10 h 15 : Repas, toujours en silence, accompagné d'une lecture à haute voix

11 h 00 : Récréation en commun

12 h 00 : « Silence » (temps libre, sieste)

13 h 00 : Travail

14 h 00 : Vêpres

14 h 30 : Lecture spirituelle

15 h 00 : Travail

17 h 00 : Une heure d'oraison silencieuse

18 h 05 : Repas

18 h 40 : Récréation en commun

19 h 40 : Complies

20 h 00 : « Silence » (comme à midi)

21 h 00 : Matines et laudes

22 h 50 : Coucher

Horaire d’hiver : (du 14 septembre à la veille de Pâques)Le lever et tout ce qui suit jusqu’à la récréation de 11 heures est retardé d’une heure. Le temps de « silence » de midi étant supprimé, on retrouve à 13 h le même horaire qu'en été.

 

« Je vais à la Lumière, à l’amour, à la Vie ! »

Identifiée au Christ

Elisabeth malade à l'infirmerieAprès avoir renouvelé ses vœux avec la communauté le 21 novembre 1904, Elisabeth, dans le silence de sa petite cellule, éprouve le besoin d’écrire une ardente Prière à la Trinité. Elle l’écrit pour elle seule, comme un besoin et un jaillissement de son cœur. En fait, il s’agit pour elle d’une offrande au Dieu Père tout Amour, au Christ Crucifié par amour, et à l'Esprit d’amour, Feu consumant qui fera de sa vie « une humanité de surcroît en laquelle le Verbe renouvelle tout son mystère ».

Ce mystère s’accomplira dans sa chair même. A partir de 1905 Elisabeth est peu à peu écrasée par une fatigue dont on ne saisit pas la cause. On lui accorde des dispenses, des repos, on consulte plusieurs médecins, mais elle s’affaiblit de plus en plus. Loin d’en être accablée, elle y voit une réponse à son désir d’être identifiée au Christ comme elle l’a demandé dans sa Prière. Si « le grand saint Paul », lui avait découvert son nom nouveau de « Louange de gloire », elle y apporte maintenant une nuance nouvelle. Au Chanoine Angles, elle exprime le désir d’être consacrée comme « hostie de louange à la gloire de Dieu » :

 L'agonie de Jésus

"Le bonheur de mon Maître suffit pour faire le mien, et je me livre à Lui pour qu'Il fasse en moi tout ce qu'Il désire. Puisque vous êtes son prêtre, oh, consacrez-moi à Lui comme une petite hostie de louange qui veut le glorifier, au Ciel, ou sur la terre dans la souffrance tant qu'Il voudra."
Lettre 294, au chanoine Angles

 

La maladie d'Addison, alors incurable, la ronge inexorablement. Au milieu de grandes souffrances, elle avoue ses angoisses, mais ce qui domine, c'est son bonheur de « communier effectivement à la Passion de son Maître » et de s'offrir avec lui pour tous.

 

Le Ciel, la maison du Père

En août 1906, elle écrit deux Retraites, l'une pour sa sœur Guite, l’autre à la demande de sa prieure. Parvenue au seuil de l'éternité d'amour, elle reste en profonde communion avec ses sœurs du Carmel, sa famille, ses amis. Pour chacun elle est pleine d'attention et de reconnaissance, confiant ainsi son secret :

Ciel au couchant

"Mon Antoinette aimée, je vous laisse ma foi en la présence de Dieu, du Dieu tout Amour habitant en nos âmes. Je vous le confie : c'est cette intimité avec Lui 'au-dedans' qui a été le beau soleil irradiant ma vie, en faisant déjà comme un Ciel anticipé ; c'est ce qui me soutient aujourd'hui dans la souffrance. Je n'ai pas peur de ma faiblesse, c'est elle qui me donne confiance, car le Fort est en moi et sa vertu est toute-puissante ; elle opère, dit l'Apôtre, au-delà de ce que nous pouvons espérer."
Lettre 333, à madame de Bobet

 

Au plus profond de la souffrance, Elisabeth demeure dans cette attitude de louange, d'émerveillement, d'action de grâce. Elle demeure l'Epouse qui partage tout, qui s'offre pour tous… « Epuise toute ma substance pour ta gloire. Qu'elle se distille goutte à goutte pour ton Eglise. » C’est le cri de son cœur : la gloire des Trois et l'Eglise du Christ !
Une sœur décrit ainsi ses derniers jours :

Dernière photo d'Elisabeth

"Non, jamais je n’oublierai les impressions ressenties ces dix jours …, d’une part c’était une émotion profonde en voyant ce pauvre petit corps qui n’était plus qu’une ruine, absolument défiguré, méconnaissable, qui nous faisait penser à une descente de croix et en proie, par moments, à d’inexprimables souffrances, à d’autres à un accablement extrême, et de l’autre c’était l’admiration devant cette âme si vivante à Dieu, en oraison tout le temps (…) Elle restait ce que nous l’avions toujours vue : souriante à toutes et à chacune, oublieuse d’elle même, préoccupée des autres, attentionnée toujours."
"Une fois elle semblait battre la mesure avec un calme, une gravité, une mesure... Notre Mère lui dit : ‘Laudem gloriæ, vous entendez les harmonies du ciel ?’ Elle inclina la tête en signe d'assentiment et dit : 'Elles n'ont aucun rapport avec les chants de la terre'."

 

Une autre sœur témoigne : « Très musicienne, elle tenait sur son lit les mains comme sur un clavier… »

Goéland en volAinsi même au cœur de la plus grande douleur la musique l’habitait toujours. Celle du Ciel voulait encore passer par ses mains de pianiste… Le 9 novembre 1906, elle s'en va « chanter au sein de l'Amour infini ».

Diaporama : Le visage d'Elisabeth