Guite, la sœur d'Elisabeth
Gentille et douce cadette
Marguerite, surnommée Guite, naît le 20 février 1883 à Dijon où son père, le capitaine Catez vient d’être muté. Quand celui-ci meurt le 24 janvier 1887, Guite n’a pas cinq ans. Douce et timide, elle se cramponne à sa bouillonnante aînée qui lui voue une affection débordante. Ensemble, elles fréquentent le conservatoire où Guite, pianiste hors-pair, obtient un prix d’excellence en 1896. Voyages, soirées dansantes, piano, vie paroissiale, amitiés, les deux sœurs partagent tout. Brisée de douleur par la vocation d’Élisabeth, Guite saura s’oublier pour le bonheur de son aînée.
En passant par toi, Il veut se faire aimer
Entrée au Carmel, Elisabeth profite de toutes les occasions pour partager son expérience à cette sœur dont elle se sent si bien comprise. Pourtant, c’est un autre chemin que celui du Carmel qui s’ouvre sous les pas de Guite, demandée en mariage par George Chevignard, banquier de son état et violoncelliste passionné. Le mariage est célébré le 15 octobre 1902. Elisabeth aura la joie de connaître ses deux premières nièces, Sabeth et Odette. En octobre 1906 Guite reçoit de sa sœur mourante un ultime message :Le Ciel dans la Foi. Après 23 ans d’un mariage heureux, la mort brutale de son mari laisse Guite veuve à 42 ans, avec neuf enfants. Graves difficultés financières, mort d’un enfant, autant d’épreuves qui la trouvent inébranlable dans sa foi, vivant profondément ce conseil d’Elisabeth : « Mangeons avec amour ce pain de la volonté de Dieu ».
Dans le rayonnement d’Elisabeth
Tous les témoins, et ses enfants les premiers, le confirment : à l’école d’Elisabeth, à travers tous les événements de sa vie d’épouse, de maman, de veuve, Guite a su croire et aimer, sûre de l’Amour « qui plane sur son âme et la nuit et le jour ». Parmi ses neufs enfants, trois se marieront, son fils aîné deviendra prêtre et quatre de ces filles religieuses, dont une, Elisabeth, carmélite. Guite rejoint « la maison paternelle » le 7 mai 1954. Elle a 71 ans.