Madame Angles
Une longue détresse
Marie Metge naquit le 10 août 1862 à Labastide Esparbairenque dans l’Aude. Ce petit village de la « Montagne Noire », qui compte alors environ 400 habitants, accueillit plusieurs fois Madame Catez et ses filles pendant les vacances.
Comme sa sœur aînée Léontine, elle fit ses études chez les sœurs de Notre Dame à Carcassonne. A 23 ans elle épousa Victor Angles, 32 ans, notaire à Mas Cabardès. Il était le frère d’Isidore, le futur chanoine Angles son aîné de 19 ans, premier confident de la vocation d’Elisabeth, le seul à qui elle peut tout dire, même le long « combat » qui l’opposa à sa mère à propos de son entrée au Carmel.
Marie et Victor ne purent avoir d’enfants. Marie avait toujours eu une « petite santé » et elle dut subir « une grave opération, avec une anesthésie insuffisante dont elle se trouva traumatisée pour plusieurs années. Cela la porta à un repliement douloureux sur elle-même... » Son beau-frère, le chanoine, la réconfortait et la mit en relation avec Elisabeth de la Trinité, à qui elle put confier sa détresse et ses angoisses. C’est ainsi qu’Elisabeth – de 18 ans plus jeune – lui adressa douze lettres, parmi les plus belles que nous possédions.
Sérénité et prière continuelle
Victor Angles mourut en 1924. Dans sa jeunesse il disait avoir perdu la foi, mais sous l’influence de son épouse, il se convertit à la fin de sa vie, ce qui combla de joie Madame Angles et l’établit dans l’action de grâce. Elle ne songea plus qu’à consacrer sa vie à la prière et aux bonnes œuvres. Souvent reçue chez sa nièce Marie-Louise Maurel, devenue Madame Ambry, « tante Marie » y était regardée comme un oracle…
À 75 ans, elle entra à la Visitation d’Orthez, où elle montra toujours un caractère joyeux, un esprit étonnamment proche des jeunes. Devenue presque aveugle, sœur Elisabeth-Marie ne fut plus que prière, emplissant ses jours et ses nuits de fervents chapelets, au service de toutes les intentions qu’on lui confiait. Elle mourut le 14 août 1955 à 93 ans.