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Un carême d'amour

Elisabeth de la Trinité tenant son crucifix de professionLe temps du Carême nous invite à partir au désert avec Jésus : quarante jours pour nous familiariser avec Dieu, écouter sa Parole, accueillir sa tendresse et son pardon. Cette démarche de retournement, de conversion, nous fait passer d'une attitude fermée sur nous-mêmes pour plonger dans la communion des personnes divines, accueillir en nous le geste d'abandon de Jésus au Père et ressurgir transformés pour assumer la réalité quotidienne avec ses souffrances et ses joies.
Elisabeth de la Trinité a vécu avec beaucoup d'intensité ce temps privilégié lorsqu'elle était au Carmel. Elle en saisit le sens profond qui rejoint si bien ce vers quoi elle se sent attirée : union, silence, communion, amour. Dans ses écrits, elle parle très rarement de pénitence, d'ascèse, de jeûne : pour elle, ce ne sont que des moyens pour atteindre l'essentiel, tout vivre avec le Christ dans l'amour.

Partir au désert

Désert de JordanieCe n'est pas pour fuir qu'Elisabeth cherche la solitude, mais par imitation du Christ, son Maître : "Jésus, après son baptême, fut conduit par l'Esprit pour être tenté par le démon. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim."Mt 4,1

« Pendant ce Carême je vous donne rendez-vous en l'Infini de Dieu, en sa Charité : voulez-vous que ce soit le désert où, avec notre divin Epoux, nous allons vivre en une profonde solitude, puisque c'est dans cette solitude qu'Il parle au coeur. »
Lettre 156, 15 février 1903

Jésus résiste au tentateur en s'appuyant sur la Parole de Dieu. Il reste fidèle à son choix fondamental de n'écouter que son Père, de lui faire confiance envers et contre tout. "Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu." Mt 4,7
Elisabeth elle aussi ne veut obéir qu'à la Parole de son Maître en laquelle elle trouve tout son bonheur.

Pendant ce saint temps du Carême, retirons-nous au désert avec notre Maître et demandons-Lui de nous apprendre à vivre de sa vie.
Lettre 224, mars 1905

 

Demeurer avec le Christ

Le Christ transfiguré Le deuxième dimanche de Carême, la liturgie nous tourne vers le Christ transfiguré sur la montagne : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le !"Mt17,5
Elisabeth, s'est laissée fasciner par ce visage de lumière, contemplé dans la foi et elle veut lui ressembler, être transformée à son image.

« Je suis partie dans l'âme de mon Christ et c'est là que je vais passer mon Carême ; demandez-Lui que je ne vive plus, mais qu'Il vive en moi, que l'Un se consomme chaque jour davantage, que je reste sous la grande vision !  »
Lettre 107, février 1902

 

 

SourceLa troisième semaine, la figure de la Samaritaine nous entraîne à nous interroger sur nos soifs et à répondre à celle de Jésus, reconnu comme le Sauveur du monde : "Donne-moi à boire. L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle." Jn 4,7.14
Elisabeth aimait se comparer à un petit vase se tenant à la source pour recevoir cette eau vive mais, dans un amour sponsal, elle aspirait à soulager le Christ.

« Pendant ce Carême, mon âme sera particulièrement unie à la vôtre. Je demande à Dieu de vous révéler les douceurs de sa présence et de faire de votre âme un sanctuaire où Il puisse venir se consoler.  »
Lettre 157, 21 février 1903

 

Prier avec amour

NiverolePour terminer son parcours catéchétique, la cinquième semaine, l'Eglise nous donne à lire l'Evangile de la résurrection de Lazare où Jésus, bouleversé par la mort de son ami, répond à la profession de foi de Marthe en faisant oeuvre de vie : "Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu." Jn 11,40
Elisabeth vit sa prière comme une intercession confiante et elle s'y livre avec une intensité particulière en ce temps de Carême.

« Bon carême ; comme vous me le dites, il y a beaucoup à demander et je crois que pour suffire à tant de besoins il faut devenir une prière continuelle et aimer beaucoup. Elle est si grande, la puissance d'une âme livrée à l'amour ; Madeleine en est un bel exemple : un mot lui suffit pour obtenir la résurrection de Lazare.  »
Lettre 225, mars 1905

 

C'est dans l'amour qu'Elisabeth veut vivre ces quarante jours. Pour elle, cela se traduira dans les gestes et les paroles au quotidien du service en communauté. Ainsi, elle sera prête à revivre avec le Christ son mystère pascal, manifestation du "trop grand amour" de notre Dieu.

« Voulez-vous que nous fassions un carême d'amour ? "Il m'a aimé, Il s'est livré pour moi" ; c'est donc là le terme de l'amour : se donner, s'écouler tout entier en Celui qu'on aime. »
Lettre 194, février 1904